TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui Les
bonnes feuilles de Terre à Ciel - |
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Le
silence des pierres est un recueil de toute première
importance, vibrant d'un souffle qui épouse le battement de cœur
du monde et des hommes, du visible et de l'invisible, un souffle qui n'est
pas laissé à sa rudesse et à son approximation, un
souffle qui n'est pas confié aux grandes envolées de son
mouvement mais un souffle qui est sculpté, très précisément
sculpté pour que se révèle, exhaussé par ce
lent travail de sculpture, ce qui le constitue en propre, et qui en est
l'identité véritable, bien qu'inapparente : le divin. « Ils sont venus à l'approche Ils sont venus cracher Dis-moi, Poème Le Poème a pour vocation de (pouvoir)
tout prendre dans son cœur. Même le plus ineffable. Surtout
le plus ineffable. Mais alors comment passer dans le Poème
cette part d'indicible qui constitue la nature même des choses (la
nature, la mort, le temps qui passe, la cruauté des hommes, l'absurdité
de la modernité...) qui nous transpercent en même temps que
nous échouons à nous inscrire totalement en elles, demeurant
spectateurs de leur cours, de leur envolée, non, croyant en être
spectateurs, nuance, car c'est au plus profond de nous, de notre tête,
de nos entrailles, qu'elles la conjuguent, cette envolée, à
jamais incessante. Et, par le Poème, il ne s'agit pas seulement de « repousser au loin » cette « source de l'ignorance ». Une autre dimension est extrêmement vive dans le recueil de Baumier. La poésie est vécue de l'intérieur comme un acte de résistance. Et le poète de citer ce vers de Roberto Juarroz en exergue : « La poésie est l'ultime recours ». Dans notre monde semblant gangréné en son cœur par le nihilisme, dans une humanité où la capitalisme a coloré de son empreinte jusqu'au tour que prennent les relations entre les êtres, où les arts exaltent la violence et cherchent à transmuer la provocation en maïeutique, en somme, dans un monde où il semble ne plus y avoir du tout de place pour le Poème, celui-ci est plus que jamais d'actualité, plus que jamais essentiel. Plus que jamais nécessaire. Le recours au poème, que conjugue semaine après semaine le site du même nom, est l'actualité la plus profonde à laquelle les hommes doivent vouer leur soif. Leur soif de vivre et d'agir. Puisque cette actualité relie les êtres, en même temps qu'elle les ouvre à une parole qui revivifie sans cesse le monde et qui est l'essence même de la vie, en tant que manifestation sensible du divin. « Une pincée de brume s'insinue à l'écume des vagues crénelées. La coulée désespérée, saillante s'ébroue à l'indigence des matins fanés. Que peuvent-ils ? Les mots du simple Il est trop tard trop tard. C'est l'heure, pourtant, l'heure du recours Au Poème. » Matthieu Gosztola, mars 2013 |
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