Les textes de Cécile Glasman (alors sous le nom de Cécile
Thibesard) ont été remarqués chez Contre-allées
(n°25-26) et sur la revue en ligne des Etats-Civils. Une poésie
attachée au quotidien, au ton très contemporain, à
l'extrême sensibilité, notamment dans la relation à
l'autre.
Dans son premier opuscule, Cécile aborde le sentiment amoureux,
dans un style plus resserré que ce qu'on l'on connaissait d'elle.
Des poèmes lus comme des instantanés, soufflés
presque à notre oreille. Un amour qui passe par des gestes quotidiens,
de la rêverie. On oscille entre gravité et légèreté,
sans jamais tomber dans la mièvrerie (ce qui est difficile avec
un tel sujet).
« je rêve d'un amour / qui aurait
la douceur / d'une nuque au réveil »
C'est un amour fait d'attentes, d'absences, de rendez-vous.
« je ne sais où nous nous reverrons
/ à la terrasse d'un café / dans une chambre ou un jardin
/ mais qu'importe / nos corps seront le vrai lieu ».
«ce mardi est un jour de nuages / la boîte aux lettres est
vide / l'eau de mer a délavé le vernis de mes ongles »
Les éléments naturels s'entremêlent aux corps et
aux coeurs. Evocation de draps, de silence, d ciel, de corps, de vent,
de soleil. Tout se mélange, fusionne. Les poèmes sont
résolument tournés vers la lumière, la sensualité.
« une caresse / la bretelle d'une robe / glissant de mon épaule
»
« tu changes une seule lettre / de la douleur à la douceur
/ ouvrant ainsi la fenêtre sur le jour »
Et puis il y a l'écriture. Les deux amoureux, poètes,
s'écrivent et écrivent, «
pouvoir m'endormir sous tes mots ».
Une autre manière d'écrire le sentiment amoureux, sans
jamais en employer le mot, sans grande phrase. Simplement. C'est là
toute la force de ce premier petit recueil.
Par Sophie G.Lucas