TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui Les
bonnes feuilles de Terre à Ciel - |
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Deux générations, à deux ou trois siècles d’écart, deux Zélie, nées en juillet, de la même lignée. Zélie l’ancêtre l’arrière-arrière-grand-mère de l’arrière-grand-mère / Zélie qui descend d’une autre Zélie à deux ou trois siècles l’une de l’autre. Sur la page, à gauche, Zélie l’ancêtre, à droite, Zélie d’aujourd’hui. Deux naissances, deux enfances, à mille lieues l’une de l’autre, deux univers si différents, par la qualité de vie, l’environnement. elle va mettre au monde sur un lit de paille / elle hurle crie appelle ses vieux les très vieux / (on ne sait même plus leur nom) / elle les appelle tous pour leur dire qu’elle va mettre au monde. Cécile Guivarch a cette capacité de se mettre à l’écoute du vécu de la mère d’autrefois, qui accouche dans la douleur, avant de retourner aux champs. elle la frictionne l’enveloppe / lui serre les langes autour du corps / ses bras ne bougeront plus / l’enserre dans une bulle plus serrée qu’utérine / l’attache sur son dos. La beauté du texte va de pair avec un regard quasi sociologique sur les conditions de la naissance il y a des générations, avec la mise au monde qui peut mal se dérouler, dans des conditions précaires, et la sécurité, l’attention, dont est entourée une naissance de nos jours. Zélie son cocon sa mère la promène / les allées les parcs enfouie dans son landau / regarde les oiseaux les arbres / les gens qui passent les enseignes des magasins / les voitures arrêtées aux feux rouges / retrouve la maison la douceur du sein sa mère. Cécile Guivarch, Le cri des mères Valérie Canat de Chizy
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