TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Les bonnes feuilles de Terre à Ciel -
et puis plus rien de rêves ~ Sofia Queiros ~ éditions Isabelle Sauvage

 

Retour aux bonnes feuilles

 

 

 

 


Court recueil. Chaque page a un titre, qui situe la scène dans l’espace et le temps : intérieur/extérieur, nuit/jour. Il est avant tout question de solitude et de rencontres éphémères. Les hommes sont des papillons que la poète attrape dans son filet. Il y a de courtes phrases, comme de la prose, sauf qu’entre les phrases, il y a des pauses, marquées par un retour à la ligne. Comme pour mieux faire sentir l’attente, le vide. Il y a le jour et la nuit, l’intérieur et l’extérieur. Cela donne une impression de flou, de page blanche à remplir, par des décors, de la couleur.

J’ai avalé un parapluie. Après le thé et les tartines. J’ai fait la poussière sur les meubles et rangé les tiroirs à n’importe quoi. J’ai secoué les piles de livres à la fenêtre. J’ai sifflé de la tête aux pieds pour effrayer les moineaux domestiques. J’ai fait d’autres choses.

Gestes sans poids, ni conscience portée sur eux pour donner du sens. Dès la première page, il est question du père, disparu avant même la naissance. Tout petit bout de quelques semaines dans le ventre maternel. Il manque alors la force et l’enracinement nécessaires aux grandes actions. Les hommes passent. L’attente du facteur. Un jour, l’un d’entre eux dit : il est grand temps d’enterrer l’enfance. Et l’auteur de conclure :

Bizarrement ces jours-ci je me sens mieux dans la solitude. L’herbe mâchée verdit de jour en jour.

 

Valérie Canat de Chizy

 
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