Retour aux bonnes feuilles
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Pour ce premier semestre 2012, l'éditeur Vincent Rougier, a publié
pour sa collection "Ficelle", Thomas Vinau, Luce Guilbaud, Paul
Badin, Sabine Péglion et Claude Beausoleil.
Thomas Vinau "Chaque matin" (n°106,
janvier 2012), gravure de Dominique Mac Avoy
Thomas Vinau croque la vie à la 1ère ou à la 3ème
personne comme personne. C'est un style aux phrases courtes, parfois lapidaires.
De petites proses qui prennent la vie à la volée, tantôt
gaie, tantôt triste. Ce sont des choses simples, parfois naïves.
On traîne. On regarde. Des jours avec et des jours sans. "Relire
les poèmes de Brautigan. Relire les chants inutiles des oiseaux.
Relire la cendre. Relire nos rêves dans nos restes. Cent fois sur
le métier remettre ses naufrages".
Luce Guilbaud "Au présent d'infini"
(n°107, mars-avril 2012), gravures de Vincent Rougier
Mouvements, gestes, mots pulsés, parfois crus : il est question
de corps qui s'aiment dans ce texte. Des corps qui ne sont plus très
jeunes, mais des corps désirants, désirés. "l'attente
simple du geste / qui ouvre le rituel / la chaleur qui diffuse / aux marges
de la peau"
Paul Badin "Post it" (n°108, mai-juin 2012),
gravures de Consuelo de Mont Marin
Le post-it décliné, inventé, inventorié :
des dizaines de petits mots prolongés sous forme d'aphorismes des
petits riens du quotidien, de la vie à deux.
"- cueillir les dernières pommes : elles finiront de mûrir
en cagettes; seules les poires mûrissent sur l'arbre - il en aura
fallu des années pour comprendre ces choses simples qui relèvent
d'une pratique quotidienne".
Sabine Péglion "Derrière la vitre"
(n°109, juillet-août 2012), gravures de J.F Clapeau
Un texte choral. Trois parcours, trois voix. Des mots, des voix qui s'entremêlent,
qui déroutent. Quelqu'un entend, regarde, comme derrière
une vitre. Difficulté d'être dans le monde. "Voix
incertaines/tissant d'invisibles liens/un pont sonore sur lequel/en équilibre
indécis/on s'avance"
Claude Beausoleil "Amérikerouac" (n°110,
septembre 2012), gravures de Philippe Hélénon
Poète québécois, Claude Beausoleil (quel nom!) revisite
un mythe américain : la route, et donc, rend un hommage à
Kerouac (avec clins d'oeil à Walt Whitman, Scott Fitzgerald). Un
long poème comme un ruban de route : chaque vers ne dépasse
guère deux mots, le plus souvent un mot suffit. Economie, vitesse,
images flash. Défilent des paysages citadins, des grands espaces.
"Amérique/qui flambe/crédit/folie/le
vide/l'évidence/la transe/l'éclair/allons!/devant/là-bas/aux
périphéries/allons!"
www.rougier-atelier.com
Sophie G. Lucas
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