TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Les bonnes feuilles de Terre à Ciel

 

Retour aux bonnes feuilles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Silence !
Couchés, les mots !

L’homme a choisi de peindre

Regards égarés
traces/taches
sur le sol et les murs de l’atelier
pinceaux trempés dans les cuvettes
toiles alignées
cartons empilés
tous ces morceaux
de vie, à voir, à vendre
à l’étal
de nos boucheries
chair/couleur
avant poussière ou pourriture
sang/blessure
s’écoule et cogne
comme à l’intérieur d’un grand tambour
cœur/sexe
et sa prière féroce
sable en feu
dans une robe trop belle

Pénible silence de l’œil

Se débrouiller
seul avec ce qui déborde
en nous

Rien ne vaut d’être dit

~*~*~*~*~

Frémissant dans les reflets
le matin recommence son cirque
sans les étoiles.

Il faut bien alors
mettre aux mots
les petites pattes d’un stylo
puisqu’on est seul
dans le confus des jours.

Écrire, essayer
il y a tant à dire.

Écrire
rivage inachevé de la parole.

~*~*~*~*~

Installation

Tranquillement
comme si le monde annonçait sa fin
le soleil disparaît par les fenêtres.
Le soir traine son manteau
à la surface brillante de l’étang.
Dans un froissement d’ailes
les nuages s’envolent
laissant le ciel dans une solitude infinie.
Puis, le temps d’un balancement d’horloge
la nuit ouvre son grand couteau.
Derrière la maison
la lune
attend
qu’on la découpe.

~*~*~*~*~

Jamais le poème ne dira vivre
avec juste le souffle
que la langue recueille.
Il ne dira que le frôlement
et l’envie folle
de creuser encore
l’étrange clarté des pierres.


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