TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Les bonnes feuilles de Terre à Ciel -
Helyett Bloch : Bacbuc

 

Retour aux bonnes feuilles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Helyett Bloch : Bacbuc, (poème), éditions l’ACTMEM, 2009


Herbe friande qui traîne de poudre, de page en page, rythme ternaire, « hier et demain fictionnent », et le feu sémantique :

« le bruit cogne ses menhirs en braillant,
à côté constamment fouine,
la cruauté buvant les pieds des gens, »

Helyett Bloch subtilise la grâce, prend au mot les repentirs pour inventer les mots,

dit « les mêmes rues que le vent de grands chemins », les bribes de conversations, les fragments à travers la vitre du train, de la chambre, les mobylettes, les fougères, les camions, les visages seuls et les maisons vivantes, les odeurs le désir, « l’absence heurte les corps,/ ils résistent, /font l’Atlas en dormant »

recycle, cadence, décale, baratte, dépouille « comme une pâte qu’on pétrit sans arrêt,/sans arrêt tourmentée,/envaguée, effleurée » fait bruire son murmure d’elle, doté de sa propre gravitation, « et nisillis des riens, /cisiillis de nisillis, /renversant des taches de lune par terre ».

Rien ici d’instinctif ni de convulsif. Elle a une confiance extrême dans les mots pour dire les premiers mots de son histoire. Ils laissent entrevoir une métaphysique concrète oui attentive aux autres à l’instant aux sonorités et à la nuit. Il y a des creusements à venir. Lisez Helyett.

« …
feuillage frémissant où ça tremble
derrière les jours jamais comptés
exhibés comme des fleurs,

l’écho fume,
les pousses, la neige chaude de l’ombre,
sur les murs de la terre

et ces fantômes maçonnent
le poil de l’herbe sous les déroutes,
cathédrales d’amour jamais perdues

… »


Dominique Tissot




 
Textes et photos - tous droits réservés