TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui Les
bonnes feuilles de Terre à Ciel - |
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L’inquiétude d’être au monde est un long poème, un chant où une voix s’élève pour nous parler de notre époque, ce vingt-et-unième siècle où tout bouge, tremble et vacille, temps de déséquilibre et de vertige, « Temps d’histoires croisées de la coupure, de la fêlure, et de l’exil ». La voix parle au plus prés de nous
et questionne : « À quel moment
avons nous cessé d’être en paix ?/ Et que faire maintenant
que nous en sommes là, /tremblants et tremblés, c’est
à dire engagés/si souvent malgré nous dans le vacillement
/général des choses ? » Ce long poème a la beauté et la gravité d’une prière. Le lyrisme et la force du chant. C’est un appel à résister. L’auteur nous exhorte à ne pas abdiquer, à l’instar de Dagerman, à ne pas nous en remettre aux chants trompeurs de la consolation. Il nous invite à être, en référence à Césaire, ces hommes et ces femmes traits d’union, c’est à dire à porter, à exhiber la trace de notre coupure et à nous relier par là même aux autres. Contre « un verbe conquérant, meurtrier, / qui cherche à s’emparer d’une essence/ présumée », le poète nous propose de vivre dans l’entre des langues, qu’il désigne aussi comme l’antre, « le seul endroit sauvage qu’il nous reste ». Ce texte nous réfléchit,
il nous montre et s’il nous donne à penser, il nous donne
surtout à être. Ce texte vibre d’un véritable
engagement, la voix du poète dénonce, refuse, prend position,
s’élève. Le chemin que sa parole ouvre pour nous,
est celui de la lucidité et du courage, Christine Bloyet
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