La
neige scande le recueil de Sophie G.Lucas, se recoudre à
la terre (avec neige). Très juste et belle métaphore
de nos prisons intérieures, de ce poids qui nous accable, difficulté
à se mettre en mouvement, à s’alléger, dans
les situations les plus quotidiennes : prendre une photo de famille,
regarder le ciel depuis le perron de la maison, écouter les informations,
fumer une cigarette. Ce on, chacun de nous peut s’y reconnaître
: difficulté à vivre, pesanteur des gestes et des relations
: on sent le poids de / la neige sur le toit.
La mort toujours nous menace : on reste pétrifié /
(sous le soleil ) / il y a d’autres maisons d’autres / corps
des arbres / (nus )/ l’odeur de la neige / presque rien / on ne
se sent plus / autant en vie
Comment arriver à se libérer de ce sentiment comme un/effondrement,
de ces mots / invivants ?
La réparation semble venir de la nature : le ciel, les
oiseaux, la terre, le vent.
Les éléments comme baumes sur le corps et le cœur
en recherche d’apaisement, d’un sentier de vie plus léger,
enfin : et puis / le cliquetis des bracelets / de la serveuse
/ comme si / elle faisait monter les prés / les rivières
/ jusqu’à nous.
Cécile Glasman ~ juillet
2011