Mes villes, tes années
Benoît Lecoq
collection Thoth, éd. L’Amourier
Dessins d’Isabelle Cavalleri
C’est une langue qui se pourchasse, qui se déplace
par bonds, parfois petits, qui virevolte aussi, se vrille pour revenir
sur elle-même, s’inversant dans le miroir de ses images.
Quelques lumières font croire au lecteur qu’une histoire
se trame mais ce sont les mots, somme toute, qui déploient une
ombre tenace, rasante et s’étirent jusqu’à
l’étonnement. C’est qu’ils en prennent une
allure revigorée, une énigmatique portée, une multiplication
de leur surface et une profondeur accrue. On navigue à vue sur
le flot des phrases. Ce texte nous arrête souvent lorsque l’énigme
enfle et diffuse et l’on se diffuse. De ces sources naissent des
rapprochements inévitables.
Ici, une réalité se déploie, aussi élastique
qu’un vol d’étourneaux. À chacun son temps,
son vécu ou sa mémoire citadine et peut-être des
visions de figures précises ou défaites.
Martin Miguel
Mes villes, tes années éditions L’Amourier, 12,20
€
info parue dans la lettre d'info de C2lr du 3 octobre
2005.