TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Les bonnes feuilles de Terre à Ciel -
Toujours serai-je heureux? ~ Thierry Le Pennec ~ Pré # carré

 

Retour aux bonnes feuilles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Toujours, Thierry Le Pennec creuse son sillon dans une poésie de proximité, une poésie humaniste, une poésie de la terre. Pas étonnant, donc, qu'on le retrouve chez l'éditeur Hervé Bougel.


De terre il est question toujours dans ce Pré # Carré. De ne pas poser bien le pied sur la terre aussi, « genou tors », « alors de toutes mes béquilles je me penche ». Un peu empêché, le paysan, de travailler sa terre, mais pas le poète. Il porte un regard toujours merveilleux sur le paysage, dans une langue travaillée, retournée.


« (..) la belle herbe / tellement repoussée / que le ciel recule en un fond très lointain »

« un bloc de ciel de tout son gris pèse / sur ma nuque (..) »

« bouffée d'un temps révolu les nuages / plus que sombres le vent les feuillages / l'humidité presque la fraîcheur c'est comme / à la fin des vendanges ».


Est-ce d'être « clopin-clopant » et « le dos cet hiver bloqué », que le poète se fait ici ou là mélancolique? Voire nostalgique? Souvenirs de cette caravane qu'il démonte,

« laissée là sous son chêne et contre / un talus nos débuts ici nous y dormîmes / un entier été les enfants / n'étaient que deux et petits »
.

Un fils qui quitte la maison pour étudier, et quand même

« nous les avons encore à nous / le fils les filles en leur adolescence / prime jeunesse ils évoluent / de leurs corps de jour en jour moins / présent un grand / carré de bleu souvent les remplace ils sont si beaux »
.

Et puis « la mélancolie des départs là-bas / de la grand vallée du Rhône / quand tout était à vivre ».

A la fin, ce poème,

«serai-je usé déjà / de mon temps sur la terre ».



C'est du temps qui passe, d'angoisse, dont il est question dans ce « Toujours serai-je heureux ? ». C'est toujours recommencer, chaque jour.


Par Sophie G.Lucas


 

 
tous droits réservés