"tête nuageuse dans
l'ensemble il fait très frais / froid dans le dos rien qu'en y
pensant comme janvier / commence mal de travers"
Un début d'année. Un ami à enterrer. Mort par suicide.
C'est l'objet de ce petit recueil : cinq poèmes en prose composés
chacun de cinq paragraphes de trois lignes. Pas de majuscules, pas de
ponctuation. Rien ne vient heurter l'oeil à la lecture si ce n'est
le sujet lui-même. On glisse comme sous l'effet de la douleur.
La route. La cérémonie. Le crématorium.
"tu aurais tant voulu avoir des idées
claires sur la vie / avoir présent à l'esprit des éprouvés
des ressentis qui / t'auraient préparé à cela".
Mais rien ne prépare à un tel drame, à la "démesure
de son geste".
Le poète s'accroche aux paysages, à la vie autour, à
ceux qui restent mais "tu reviens de la
cérémonie crématorium par des routes des paysages
sans en revenir".
Voilà un nouveau texte de Romain Fustier à lire, toujours
au plus près des hommes.
Editions Clarisse, coll. Parcelles, 170 allée de
Sainte-Claire 76880 Martigny
www.éditions-clarisse.net
Sophie G. Lucas
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