TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui Les
bonnes feuilles de Terre à Ciel - |
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Le dernier recueil d Éric Sautou, Les Vacances, nous ramène à l’enfance et à la mélancolie des choses éteintes. La première partie intitulée Souvenirs, dresse
une longue liste de choses vues et entendues. Il y a les objets et les
êtres qui peuplent cet univers. Il y a des animaux, des fleurs,
des oiseaux. Il y a de la douceur, il y a un chagrin diffus, mais, nous sommes consolés, répète la voix. Il y a aussi la magie qui relève des croyances de l’enfance, avec quelque chose qui pourrait sembler désuet, dans l’utilisation d’un lexique se rapportant à une autre époque, parfois à l’univers religieux, concourrant à créer cette atmosphère étrange et envoûtante pour dire ce qui n’est plus : C’est une prière (une prière apparemment). Le « je « du poème s’adresse à un être absent : le père ( défunt) de la liste du début ? Et dont la présence absence hante le texte : à mon père ( dieu de la mort) j’écris. Et plus loin dans le poème : père mon père que je m’endorme à ta main. On trouve dans les poèmes d’Éric Sautou, la présence récurrente de certains motifs : la neige, la pluie, le ciel, les nuages, les étoiles, ces éléments d’une météorologie personnelle pour décrire non pas le temps qu’il fait, mais pour rendre le climat d’une âme. Tout est dit avec la simplicité, l’évidence, la légèreté des papillons, ceux qui s’envolent parfois dans le texte. On est à la surface, celle qui donne à voir et révèle l’être dans sa solitude. Dans cette poésie rien ne cri, tout murmure et chuchote comme l’enfance rêveuse et triste Le recueil se clôt sur une troisième partie très
brève, la lettre, écrite depuis un autre monde,
une chambre vide où les fleurs se fanent, pour dire une tentative
vouée à l’échec : j’ai essayé
de t’écrire. Pour dire aussi le désarroi de celui
dont la voix n’atteint plus l’autre et qui s’endort
avec des regrets : j’écris au bord des grilles/je suis
au bord (désemparé). Christine Bloyet, juillet 2012 |
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