TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Paysages ~ de rien
un blog au jour le jour
Pascale Kim

 

Retour aux paysages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 11 décembre 2011

Poursuivre l'inventaire. Cesser d'apprendre. Retenir encore une larve. Voyager toujours. Luire de l'intérieur. Apprivoiser les siens. Regarder de travers ce qui perd sa dureté.

Retrouver le repère, celui qui marque les débuts. Renouveler les places. Plus d'images. Se rappeler les gestes qui vous lient instantanément. Comme des riens.


Mardi 31 janvier 2012

Le beau vaut le laid.
Irriguant la source, elle putréfie l’eau. Elle lui donne une odeur âcre, néfaste à respirer. Elle vous étouffe sous le soleil, libérant des vapeurs sourdes, pénétrantes. Je me baigne dans ses bras qui m’enlacent, m’emprisonnent quand j’essaie de nager. Je suis prise dans le vert. Je suis verte. Mes cheveux se mêlent aux algues.
Je renonce et regagne le sable. Trop loin l’eau, la mer.

 

Mercredi 28 mars 2012

Il se fait un grand silence autour d’eux. Ils regardent ailleurs, tentent de penser ailleurs. Ils cheminent mentalement sur des horizons plus vastes, extraordinaires. Ils cherchent. Retournent dans leurs têtes toutes les possibilités et encore plus. Ils ne renoncent pas, préfèrent rester bêtes, là dans le vague, dans l’attente qu’il se produise. Ils assoient leur tranquillité vaine pour se rendre le courage qu’il manque justement maintenant. Ils regrettent de ne pas redevenir ce qu’ils étaient longtemps avant, plus ou moins consciemment. Ils grattent leurs mémoires, arrondissent les arêtes de leurs crânes. Vaquent à leurs sortilèges, usent l’accomplissement de ce qui se fera malgré tout, malgré eux.

Lundi 16 avril 2012

Il m’accorde juste le temps de fermer ses paupières. Il attend ce qui doit arriver bientôt, dans quelques minutes, il ne sait pas bien. Il est tranquille, relâché. Il observe ma bouche qui marmonne des bêtises, mes yeux qui essaient de rire, mes doigts qui s’agitent dans ses cheveux. Il est doux. Il me fait signe d’un au revoir et me dit : maintenant !

 

Vendredi 4 mai 2012

Une scène de théâtre délocalisé en plein air. La tente grise en guise de chapiteau. Les portes closes sauf celle des artistes pour apporter les costumes vieux, décolorés pendus aux cintres, déplacés sur un portant qui ne rentre pas facilement par l’accès étroit. Un coup d’œil profitant de la maladresse pour apercevoir des gradins aux fauteuils luxueux, rouge sang. Puis, rien. Imaginer l’intérieur plein de bruissements, chuchotements rompus par les trois coups à terre. L’enfance, l’école, la pesanteur de spectacles longs qu’on s’efforce de suivre, l’artifice toujours là qui empêche d’entrer dedans. Une dimension en moins ou en trop. Le rejet pour de nombreuses années, le malaise évité.

Le blog de Pascale Kim ~ de rien ~ photographies, écriture au jour le jour

"Dans une journée, ce qu'on fait pour soi est rarement tourné vers les autres, sauf la création. Ce blog a permis pendant 6 mois de partager un événement, un récit, une sensation, un trouble dans un texte/une image comme deux partenaires complémentaires qui diraient la même chose, au fond.
Le "de rien" est libre d'interprétation. Pour ma part, le rien est dans le tout et quand on dit "merci", on répond souvent "de rien"."


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