TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Terre à ciel des poètes - Stéphane Bouquet

 

Sur Stéphane Bouquet
Présentation
Extrait de Dans l’année de cet âge
Extrait de Un monde existe
Extrait de Le mot frère
Extrait d’Un peuple
Extrait de Nos amériques
Sur internet
Bibliographie

Les fiches des poètes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne reste jamais longtemps devant soi, pour autant qu'on y parvienne

Antoine Emaz - Lichen, lichen

Présentation


Né à Paris en 1967, Stéphane Bouquet a fait des études d’économie et de sociologie. Critique aux Cahiers du cinéma et scénariste, notamment pour Sébastien Lifschitz.( Il faut que je l’aime, Les corps ouverts, Presque rien, La traversée, Wild Side ).
Il a animé avec Laurent Goumarre l’émission Studio danse sur France Culture et a été critique littéraire à Libération.
Il a participé en 2002 / 2003 à la création chorégraphique de Mathilde Monnier,
Déroutes.


Stéphane Bouquet - extrait de Dans l’année de cet âge


Poème pour le silence

J’allais oublier écrire ce poème

Les gares ni les trains
ne sont exempts de beauté
passant de là à là
Emouvant aussi
dans un wagon roulant entre les prés
est la communication soudain de silence

Stéphane Bouquet - extrait de Un monde existe


1.de la mélancolie

mais : c’est simplement impossible
les rues sont des colonies de garçon

lui sa barbe douceur qu’elle exhale
et vouloir s’abriter sous la tendresse qu’elle fait

d’autres vêtements suggérant
l’anatomie du désir

des fois juste leurs mains
à passer sur mon visage dps le
tps

Stéphane Bouquet - extrait de Le mot frère


- Vous voulez venir avec moi ?
- Oui je veux bien. Elle l’avait dit trop vite comme l’oiseau qu’elle était et qui souhaitait quoi ? picorer un visage sans doute, oui c’est ça, le sien, un visage d’herbes et de barbe. Elle se sentait transportée, rayonnante, lumineuse. Très très légère et l’idée lui était venue : en sa compagnie, je suis un oiseau, pas autre chose. C’est-à-dire : quelqu’une d’infiniment heureuse et débarrassée de tout danger. Les oiseaux volent, ils échappent aux prédateurs par leurs ailes et vivent d’une certaine façon une vie presque non risquée. Voilà l’idée fausse que je me fais des oiseaux pensa-t-elle. Elle était une fleur et maintenant un oiseau et quoi d’autre ? mais c’était lui qui la mettait dans tous ses états, littéralement, et provoquait ses métamorphoses et elle ne pouvait pas résister : elle était à côté de lui et elle dévalait toutes les formes de la vie, et pas une ne lui échappait, parce qu’il m’ouvre de partout pensa-t-elle, je suis devenue toute.


Stéphane Bouquet - extrait d’Un peuple


Walt Whitman : ce qui m’a touché le plus, au début, dans Feuilles d’herbe, est la fin du poème – peut-être bien Song of Myself / Chanson de moi-même : je suis là, je vous attends. Et aussi : d’ici, d’où je sois, je vous contiens déjà, respirations futures. C’est une définition rigoureuse de la poésie; chaque poème espère quelqu’un, est la patiente diction de l’attente, chaque poème émet le vœu de contenir.

Quelqu’un donc : je voudrais qu’un poète, ou même un poème seulement, me soit une sensation aussi douce, aussi frôlement de paume, un sentiment pareil au coiffeur très beau
( algéro-vietnamien ) dont je sors, et qui me protégea les yeux d’une main pour leur éviter l’air chaud du sèche-cheveux. Je ne dis pas qu’un tel poème n’existe pas, heureusement, de temps à autre.


Stéphane Bouquet - extrait de Nos amériques


14. ( …) Des fois, elle pense : je joue au golf pour ça, pour me sentir entre les lèvres des arbres et atteindre le green qui est une telle candeur sous les pieds, une telle éponge d’herbe où j’enfonce, et comme elle joue seule, des fois elle se couche sur la tendresse du sol et imagine le prénom qu’elle lui donne, un prénom qui lui provoque un regain d’adolescence R. viens
ici, reviens dans l’amande
douce de notre étreinte
où elle habitait avec lui dans son présent d’alors. La ville où elle&lui habitaient et qui possédait des trottoirs défoncés et des bornes rouges pour les pompiers et tellement de pauvreté, ta&ma famille pauvre, et des gens qui vendaient n’importe quoi dans les rues, et tu te souviens, la longue file de clodos à la soupe chrétienne du soir qui poussaient chacun son caddie et nous qui les regardions, et toi disant : viens, et tout l’excédent de salive que tu avais pour moi, dans l’intervalle et le crépuscule des porches, on va reproduire le monde, et le reproduisant l’après-midi dans mon&ton lit, à cause de, oui quand la mort était entièrement démunie face à la maigreur de nos corps et les jouets en peluches de nos peaux respectives et. ( …)


Stéphane Bouquet sur internet
  • un entretien avec Emmanuel Laugier pour Le Matricule des anges
  • une très belle étude de la poésie de Stéphane Bouquet par Ariane Dreyfus sur Poezibao


Bibliographie
  • Dans l’année de cet âge ( 108 poèmes pour & les proses afférentes ), Champ Vallon, 2000
  • Un monde existe, Champ Vallon, 2002
  • Le mot frère, Champ Vallon, 2005
  • Un peuple, Champ Vallon, 2007
  • Nos amériques, Champ Vallon, 2010


  • (mars 2011, Cécile Glasman)

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