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On ne reste jamais longtemps
devant soi, pour autant qu'on y parvienne
Antoine Emaz - Lichen, lichen |
Présentation |
Fabienne Courtade vit à Paris.
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Fabienne Courtade
- extrait de Il reste |
murmure des mots très éloignés
j'avance de grandes étendues sont devant des silences
tournent
continuent
je parlerai sans voir
je fais des détours encore, je m'éloigne
je (le) vois
il
je ne sais la ténèbre,
je ferme toutes choses avant
quels mots alors quels gestes
la scène brille toujours
en bas
sans aucune partition
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Fabienne Courtade-
extraits de Ciel inversé 1 |
Ciels
pour s’en nourrir
il lui fallait attendre
aurore
ciel inconnu
aube soudaine
sans lequel la lumière
éclate
et tue
***
Infime espoir
là, où le soir se pose
ciel noir pâli
les roches
autour desquelles tourne
ciel noir incendié
face à la terre
Au début était la douleur
***
Songe
Quel songe
comme la seule présence qui nous soit
fissure, neige
poussières roulent
sous les doigts
sous ce ciel
terre
et de longs jets
brun – pourpre
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Fabienne Courtade-
extraits de Table des bouchers |
19 août 2004
le cœur bat très vite
les fleurs sont jetées derrière la porte
sur
les dalles inondées
je suis debout muette
j’écoute
bruit
de l’eau qui tombe
avec le battement de cœur
marche dans
fin d’été de petits pétales
se soulèvent
retombent collés
on avance où
? dans quel décor ?
***
mai 2005
il m’appelle je reviens
pendant des journées
entières parfois une lueur
avant la nuit
il y a des temps d’arrêt, des silences,
puis je m’en vais
et les os sont découpés
***
2004
de petites feuilles brillent encore
je vois, penché
visage
cheveux et ombres mêlés
pas
un lieu pour s’en approcher
je suis sans voix
à l’intérieur je
fais de petits signes
le bruit de l’eau me recouvre
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Fabienne
Courtade - extrait de Il reste |
je tiens à la branche tendue
des fleurs
qui ne se voient pas
mais se murmurent
***
le lac se referme
le silence
est maintenant au-dessus
sur une ligne de soie
toute beauté
arrêtée
soleil du plein été
et sa présence un peu en arrière
silencieuse
puis extérieur
ou envers silencieux
une énorme humidité tombe parfois sur la ville,
y perdre
sans voir
un silence de plomb
***
La bouche est violette
Je recule
le mur est couvert triangles sépia le centre est éloigné
ils restent
dissimulés les
bras sont des tiges serrées sur le cœur
parfois des lignes claires
sans bouger
eau, visage, bouche, entrailles, ne pas rester
Attachées, ne pas voir
au fond
, perdu je l’oublie de
mots seul celui des crachats
et des sacs-poubelle
j’y
avais mis le corps
le corps mort
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Fabienne Courtade
sur internet |
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Bibliographie
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• Nous, infiniment risqués, éditions
Verdier, 1987
Quel est ce silence, éditions Unes, 1993
Entre ciel, éditions Unes, 1998
Ciel inversé ( I ), Cadex éditions, 1998
Nuit comme jours, éditions Unes, 1999
Lenteur d’horizon, éditions Unes, 1999
Ciel inversé ( II ), Cadex éditions, 2002
Il reste, éditions Flammarion, 2003.
Table des bouchers, Flammarion, 2008
Publications dans diverses revues et réalisation
de livres d'artistes
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