On ne reste jamais longtemps
devant soi, pour autant qu'on y parvienne
Antoine Emaz - Lichen, lichen
Présentation
Martine Morillon-Carreau est née à Nantes en 1948.
Après des études de droit elle part vivre aux Antilles
pendant 8 ans. Revenue à Nantes en 1978, elle y a enseigné
en tant qu'agrégée de lettres jusqu'en 2008. Elle
est présidente de Poésie sur tout
et rédactrice de la revue 7 à dire
et collaboratrice des éditions Sac à mots.
"La plume du poète écrit avec élégance.
des poèmes d'une typographie recherchée, d'une grande
technicité, créent un espace-temps à la fois
mystérieux et familier" (Marie-Hélène
Verdier)
Martine Morillon-Carreau
- extraits de Mais c'est ailleurs toujours (...des
nuages et la mer est noire)
un chien non
nous allions
une cloche
au loin
qui
aboie
vers
nous allions
lorsque
rouges
au détour de la route
roches ou ruines et comme
donné
un signe
nous allions
d'on ne saurait plus quoi
concédé un signe
nous allions
vers
sans nom sur les cartes
un village
et personne
vers
pas même allant qui
serait allée
muette et vaguement bleue cette
devant nous toujours non pas marchant
flottant
silhouette ou brume
à l'horizon du soir
elle allant vers
d'incroyables collines
de violette et de sang caillé
(route de Lerma)
Passeur
entre rafales et railleries des mouettes avec
un chalutier rouillé pour éclairer
gardant le quai goémonneux
en avant des drisses et mâts désoeuvrés
jacasseries plaisancières
Passeur La Vie
sous un ciel de grosse toile bleue
aller-retour un euro trente
(Saint-Gilles-Croix-de-Vie)
Martine Morillon-Carreau
- extrait de Mais c'est ailleurs toujours (...Debout
contre la grande nuit qui bouge)
Sur le bleu sans nuage
toute blanche et petite
à la mesure du port
la chapelle au-dessus de la mer
Je ne sais qui ouvre
sa porte de ciel
(Ile d'Yeu, Port de la Meule)
Martine Morillon-Carreau
- extrait de Midis sans ombre
Le vent chaud les arbres
en juillet fleuris rouges
on dit le vent les arbres les fleurs
mais vraiment
ni feuilles
ni branches
au-dessus des troncs
seulement ce miroitement crépitement rouge
parole vive
de buisson ardent
FLAMBOYANTS
comme une lumière proclamée
ce fleurs-là oui lumière de sang.
Martine
Morillon-Carreau - extraits de Dire
Fruit
de la douce-amère ou fruit du songe
luise la perle noire
du hasarrd
luit l'eau morte d'un miroir en miettes
où s'épanouit le regard d'ombre des chimères
luise pour qui s'y perd
la perle noire et ronde et mensongère
du poème.
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Je
immobile
- et son vertige au miroir -
où s'agite
l'image.
Midis sans ombre, librairie-galerie Racine, Paris,
2002
Monstres, exposition Fantasiarque de Bouin, 2004
Le jardin du porte-plume, éditions Sac
à mots, 2005 (poèmes accompagnés de 8 dessins
de C. Atelin)
Mais c'est ailleurs toujours, éditions
sac à mots, 2008
De l’autre côté ce miroir (2011,
Sac à mots), 14 poèmes, dont un manuscrit, accompagnant
douze photos d’œuvres de Chantal Atelin.
Poésie l’éclair l’éternité
(Sac à mots , 2012)
Pierres d’attente (à paraître au Petit Pavé,
2013)