On ne reste jamais longtemps
devant soi, pour autant qu'on y parvienne
Antoine Emaz - Lichen, lichen
Présentation
Né en 1953 à Igny
dans un département qui se nommait alors la Seine et Oise,
Hervé Martin vit près de Rambouillet. Il est travailleur
social. Elevé dans une famille modeste par un père
ouvrier dans les travaux publics et une mère ouvrière
agricole puis femme de ménage, il a souvent puisé
dans son enfance pour nourrir des poèmes qui rendent hommage
aux disparus et aux métiers manuels. Au gré de poèmes
très courts ou au contraire plus amples, sa poésie
parle volontiers de l'absence, du temps arrêté, du
manque mais aussi de la fraternité, de l'espoir.
Il a créé la revue Incertain Regard
en 1997. Collaborateur régulier à Ici é
là, il a signé des articles critiques dans
Europe et Action Poétique.
Il a animé durant plusieurs années un atelier d’écriture
dans un E.S.A.T. auprès de personnes présentant des
déficiences intellectuelles et psychiques.
En 2010-2011 il a participé à une résidence
d'écriture pour la Maison de la Poésie de St Quentin-en-Yvelines,
à la Réserve naturelle Val et Coteaux de Saint
Rémy-lès-Chevreuse. J’en gage le corps a paru aux éditions de
L’Amandier en 2011.
Hervé Martin-
extrait de Toutes têtes hautes
Tu scrutes au ciel Questionnes
l’enlacé du nuage Parles
pour quel songe éculé
quelle aurore incertaine?
Tu marches au ciel
trébuches
et rognes
sur tes vœux
la part de
la lumière.
Les jours ont
effacé
les traces
empreintes
pas
et les champs
les fruitiers leurs
absences
célèbrent
la dilution
Maisons serrées rue
étroites construites
où soudain
un
enfant
commémore dans
ses cris
la voix claire des
femmes.
Hervé Martin dans Toutes têtes hautes, éditions Henry, page 83
Hervé Martin
- extrait de et cet éprouvé des ombres
Qu'ils me reviennent
D'au dessous rejaillissent
sous la trémulation des vers
comme pulsion qui lève
et me vibre le corps
mes membres qui s'agitent
dans ce terreau de termes
Harmoniques où je fouille
appelle et interroge
comme celui qui a perdu
dans le long du chemin Ce
qu'il a de très cher
Hervé Martin
- extrait de J'en gage le corps
- Qui donc en toi
es-tu visage
sous mon regard
chavirant le passé
d'un temps
qui ne reviendra plus
J'attends entends
nos souffles tièdes
rires et mots
quand le chagrin
rode et s'incruste
en nos jours
dans nos balbutiements
et lèvres malhabiles
le sang
saccadé de nos veines
Hervé Martin
- extrait de Migrant
Transmigration
l’hiver
cessant
pareil aux
nuits
le
ciel
dessus
nos pas
s'étoile
éparsement
d'oiseaux
venus
de continents
ailleurs
en quête
de
nourritures
et climats
plus
propices
pour
déployer
air
libre
leurs
ailes
Ils
réinventent
le
bleu
couvrant
nos
têtes
en
des
sillages ce
blanc
inscrivant nos
noms
sur
nos
visages
nuées
infimes infiniment
saillies ces
oiseaux
ces
migrants
se
mêlant
aux
nuages
tiré
du recueil en préparation "Migrant"
Hervé Martin
sur internet
Son site Incertain
Regard, riche en notes de lecture, chroniques, présentations
d'auteurs, etc.
Un entretien sur le site de Francopolis,
suivi de quelques extraits
Une chronique sur le site Incertain regard sur
le site de Francopolis
Bibliographie
Toutes têtes hautes. Éditions
Henry - 2004
Et cet éprouvé des ombres. Éditions
Henry - 2009.
Au plateau des Glières. Éditions de La Lune
Bleue. 2010
J’en gage le corps. Éditions de L’Amandier.
2011.
Collectifs :
Des poètes dans la nature. Éditions de l’Amandier.
2011
Voyage au bout des doigts. Éditions de La Lune Bleue.
2012
Activité critique :
Des notes de lectures ont paru dans les revues : Action Poétique, Europe, Ici é Là, Incertain
Regard, La Nouvelle Tour de Feu, N4728, Poésie Première,
Rehauts
Les éditions en revues : Arts-Scènes N°22 Grèges, N°9 Ici é Là, N°2 La Nouvelle Tour de Feu, N°44 La Sape, N°55-56 Le Mâche-Laurier, N°18 Les Citadelles, N°9 Le Nouveau Recueil, N°57 N4728, N°12, N°20 Rehauts, N°13