On ne reste jamais longtemps
devant soi, pour autant qu'on y parvienne
Antoine Emaz - Lichen, lichen
Présentation
Silvia Baron Supervielle est née
en 1934 à Buenos-Aires d'une mère uruguayenne d'origine
espagnole et d'un père argentin d'origine française.
Lorsqu'elle arrive en France en 1961, elle a déjà
une oeuvre en langue espagnol (poèmes et nouvelles) mais
elle poursuit son oeuvre en français. Elle est l'auteur de
nombreuses traductions de l'espagnol en français et du français
vers l'espagnol.
Silvia Baron Supervielle-
extrait de La distance de sable
dans les tiroirs de l’armoire
la valise vide les coins inanimés
sur l’étagère dans les miroirs
enchaînés l’escalier l’étalage
de la rue permanente pressée
au fond du jour du sac des poches
d’où viennent toutes ces clefs
le fleuve les arbres les coupoles
qui coulent avec le vent le virage
depuis longtemps contre le lit
le mur revenir sur ses pas demander
mais les gens ne sont pas d’ici
j’ai perdu quelque chose au large
de l’espace la mer le désert
au seuil d’une ombre disparue
Silvia Baron Supervielle dans La distance de sable,
éditions granit, page 24.
Silvia Baron Supervielle-
extrait de Lectures du vent
ayant été fenêtre
et sol où tourne
le soleil glisse
l'obscurité
plafond qui plane
et murs autour
du milieu
Silvia Baron Supervielle dans Lectures du vent,
éditions José Corti 1988, page 100
Silvia Baron Supervielle-
extrait de Le pays de l'écriture
L'enquête (extrait)
J'égalise le sol. Je pose une pierre sur
l'autre et à côté d'une autre. Je les retire
pour équilibrer, et restaurer. Je mesure le terrain en y
plantant des piquets. J'y creuse des cavités pour arrêter
le feu, l'innondation, l'obscurité. je donne une structure
au vide. J'y dresse un échafaudage puis j'y appuie des planches.
J'inscris sur chaque planche des chiffres qui m'indiquent que je
progresse. je gravis de niveau en niveau. Tant que je progresserai,
je garde l'espoir. [...]
Silvia Baron Superviellesur
internet
La fiche de l'auteur sur le site des éditions
José
Corti