TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Un ange à notre table-
Christine Bloyet ~ extraits

 

Inédits d'auteurs que nous sollicitons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

j’ouvre ce qui se fait
jour

j’ e
o uvre

avec ce qui
à l’intérieur à l’extérieur

in saisis
sable

comme le vent

je me tiens

où tout se joue

quand s’éloigne ce qui tremble si proche

je me tiens

où le sang coule

quand rien ne cesse

je me laisse

toucher dans le

vertige de mon corps

par ce qui tombe depuis la hauteur et creuse

à l’instant

réconciliée dans la trouée verte du cri

quand bien même la cime insurmontable obstrue

quand ignorante

je fais un pas

vers

celui qui ( au loin) m’oublie

celle qui (près de moi) ne me re connaît plus

car

la terre rassemble parfois en un seul point ceux qui seuls

ne croient se croisent et

tombent et

poussent le même cri

n’est-ce

pas

à pas

naissent

quand se lève sou levé contre le vent le corps de la femme

ouvrant

la faim

écartelé le corps de celle

qui

engendre

 

 

écrire

comme on planterait des pieux dans le sol avancer tout en balisant l’espace

décrire
un lieu où

être
contre les pieux compagnons de fortune frères désolés rythmant l’errance à travers la distance

inscrire
sur un pal de bois la lettre qui dé signe et signe la présence

peu importe
une

celle qui
par son mouvement

imprime
là la trace

L
est Là

eLle est

le Lieu

L est L’être

lettre
la même depuis lors celle qui

commence
le poème pas encore

écrit
et cherche la main la poitrine la gorge le ventre où gîter avant de délivrer la forme de son

corps
vibrant


*


car

pour écrire le poème

( il n’est pas nécessaire de savoir écrire)

il suffit

de prononcer
la lettre

( celle
point de départ et d’arrivée
que
le souffle souffle )

prononcer
la lettre

brève forte insistante

et écouter
ce
qui claque dans l’impact de son

son
répercuté

ce
que creuse et abrite le dessin de

son corps
levé

y
accrocher la succession d’exclamations d’interrogations de stupéfactions qui

modèlent ouvrent déchirent

interminablement

quand
le cercle de la bouche s’
arrondit se
tord

bée
dans une abyssale interrogation muette

quand
ce qui bredouille bégaye

à travers
les interstices où se tisse l’

absence

( ce qui à l’intérieur inter
roge ronge rage )

sans fin

à travers
la lande des signes éparpillés

quand

sous l’obscur buisson des paupières
refermées

l’anse de l’enfance creuse une baie d’où l’on aperçoit
quand

la perte et
la soif

la fuite à l’
angle du mur

le retour par
le chemin de broussailles

quand
l’énigme de quelques pas que l’on croit être
les siens

les yeux les poings
fermés

quand
l’imprononçable

le poème se fait

avec ce qui
ne s’est

avec ce qui
ne sait


 
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