TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Un ange à notre table-
Jean-Michel Hatton ~ extraits

 

Inédits d'auteurs que nous sollicitons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le chant du verre (la tempe fraîche).

Le poste

postillonne les paroles

du président,

des mots bleu incandescent,

se plantant dans la tempe

fraîche,

où s’embourbent unes à unes,

les étoiles du ciel.

Siffle, il siffle

le poste,

crépite l'or des dorures

en gouttes chaudes

sur la voix du président :

il faudra oublier un temps

bourse et ferraille

dans la panse des dieux sinistres

aux yeux faucilles

qui se repaissent de nos jours,

et raillent… S’en raillent

de nos jours…

… Ces bris de verre

qui chantent sous les dents

des députés, courtiers et ministres,

brigands !

affairés à vos trônes de paille.

La tempe

fraîche,

où s’embourbent unes à unes,

les étoiles du ciel.

Le poste

salive et crachote les paroles

du président

clouant leur cadence

à travers la poitrine :

le pain, nous dit-on,

sera plus timide dorénavant…

Les enfants sont au lit

les hommes sont en guerre

et ce soir

le poste siffle

et crépite

les paroles du président. L'air,

accroché à la gorge, éclate

en lourds bouillons âcres,

empoisonnent la tempe

fraîche,

où s’embourbent unes à unes,

les étoiles du ciel.

Le poste

postillonne les paroles

du président,

des mots bleu incandescent,

se plantant dans la tempe

fraîche,

où s’embourbent unes à unes,

les étoiles du ciel.

et

l'échine devra courber

plus bas.

Parle le Président

à la tempe

fraîche,

où s’embourbent unes à unes,

les étoiles du ciel.

  

 

efflorescence.

Je suis la noire

du piano

entre deux blanches

je rougis ma note

quand tu m'effleure l'ivoire.

 

crépuscule de trottoir.

Mégot,

oh, mégot

Mon mégot, éclaire-moi

de ta 'scule

pointe rouge communiste

éclaire-moi!

de ta 'tite minaude rosée

comme mon nez

aux narines enragées

par le froid.

Mégot

oh, toi

mégot brûle dans le vinyle de

cette nuit

sur le pont avachie

un trou

roux...

Mégot,

fais m'en une éclipse

au jupon d'Orphée.

 

de la prière.

Dans la sécheresse

du rempart lâcher sa colombe,

les yeux fermés

regarder ses ailes prendre appui sur

les lambeaux étirés

du firmament...

Et puis la pluie.



 
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