TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Un ange à notre table-
Romain Mathieux

 

Inédits d'auteurs que nous sollicitons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu te lèves un matin et ton esprit se retrouve contre une table vide et une fenêtre humide.

 


La pluie, en ce moment, emporte les couleurs de ta robe. L’herbe proclame son importance, un oiseau me rappelle ce que j’ai à faire.

 



que le poème soit latent
sur l’eau calme du jour qui vient
que des arbres monte le vent
qui les retient

 


Comme les branches dans le blanc
l’angoisse est prise dans la neige.

le monde oublie tout, et attend
l’instant ou libéré de cette nudité
nos pensées ramifiées s’allègent.


 

 



A partir de ce brin d’herbe
comme de nouvelles branches,
le monde pourrait croître.

Un monde d’arbres, de bras,
de regards et de fleuves :
un monde peut-être différent.




 



Pendant que je dors
des milliers d’anémones, modestes
écartent les feuilles tombées

il me semble rêver
de vertes tiges, de blancs bourgeons
le duvet sous les fleurs levées

dans la naïveté du rêve droit, et lent :
alors que s’ouvrent les anémones.





Comment travailles-tu tes écrits ?

Je les retravaille de nombreuses fois et en laissant passer un certain temps ; au départ, c'est souvent trop chargé, ça frise le niais et je dois expurger à plusieurs reprises.

D’où vient l’écriture pour toi ?

.Je pense très simplement que tout art est un moyen de communiquer, et même que ce n'est que par l'art que l'on peut essayer de communiquer. C'est un peu de vieilles idées mais le langage quotidien est trop généralisant, trop restreint à des généralités pour exprimer les expériences uniques dont est faite notre vie intime. Ecrire est donc essayer de communiquer, lire essayer de comprendre ce que vit (ou a vécu) l'autre.

Quelle est ta bibliothèque idéale ?

Elle est composée de livres que je n'ai pas encore lus, mais j'ajouterai quand même Yeats, Edith Södergran, The heart of the matter de Graham Greene, Les cerfs volants de Romain Gary, Karl Jaspers et les pensées de Pascal, parce que je relis tout ça de temps en temps.

 

Je suis né en 1973 et....il ne s'est pas passé grand chose depuis (si on peut dire qu'il s'est passé quelque chose alors). J'ai découvert la poésie à 16 ans (c'est tard) avec Yeats et...j'ai étudié le chant classique dans plusieurs conservatoires parisiens. J'ai eu un prof qui voulait que je fasse carrière mais... je n'y suis pas parvenu. J'ai donc passé une maîtrise de lettres à la Sorbonne et mon directeur de thèse s'est endormi pendant la soutenance (j'aurais pu le réveiller en lui chantant quelque chose). J'ai passé le Capes et ensuite j'ai postulé pour la Guyane, Sydney et Stockholm, et je me suis retrouvé à Chaumont. Heureusement je passe l'été en Suède, ou en Finlande (autrefois en Laponie mais maintenant un peu moins au nord) J'ai publié quelques poèmes sous un pseudo ridicule dans Poésie première, et puis un article sur deux poètes islandais le mois dernier dans la même revue, et dans Décharge, et puis...voilà.

 


 
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