Quelques
Mots |
Eh non ! Ma lecture du moment n'est pas le dernier (ou plutôt
un des derniers) recueil(s) de James Sacré [1] mais Une
petite fille silencieuse, paru en 2001 aux éditions
André Dimanche. Comment ai-je eu envie de lire ce recueil
? Tout simplement, j'ai lu le dossier consacré à
James Sacré dans Le Matricule des anges (numéro
de l'été 2006) et que pour l'auteur de l'article
Une petite fille silencieuse est l'un des plus beau livre
du poète. Donc bien sûr, il me fallait de suite découvrir
ce recueil que je n'avais pas encore lu.
Ce sont des poèmes très émouvants
sur un thème tout aussi émouvant, la disparition
de la fille du poète dont on devine que la courte vie n'a
pas été sans souffrance "elle promène
avec elle des appareils d'hôpital qui sont devenus familiers".
De petits souvenirs en souvenirs (le cartable d'école,
la maison et le jardin où a grandit la fillette, la maladie,
la mort) James Sacré perpétue la mémoire
de la petite fille...
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Quelques
Extraits |
La petite fille s'en était
allée jusqu'après les derniers buissons familiers.
Alors le pays devenait comme si on l'avait remué,
un détour du chemin
faisait disparaître les bleus derrière les
arbres ; on s'éloignait vite d'une
grange trop brusquement là, il y a un pré
tout allongé contre un ruisseau
avec des herbes barbues qu'est-ce que tout ce silence ?
Juste le temps
que le coeur s'inquiète un peu, voilà le petit
champ qu'on était passé de
ses taupinières éboulées tout à
l'heure à des bas de prés comme des
endroits qui font peur. A quoi pense la petite fille ? C'est
tout à coup
comme à rien. Et le coeur s'inquiète beaucoup.
page 17
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Tout à fait très loin encore
la petite fille bouge.
Elle promène avec elle des appareils d'hôpital
qui sont devenus familiers
Pourtant, on ne comprend pas bien
S'ils sont des amis de son corps ou s'ils l'empêtrent.
Ses mouvements
mal vivants
Remuent des bouteilles contre une espèce de mât
à roulettes
Et tout un ensemble compliqué de tuyaux. On voit
ensemble qui
brillent
Des liquides, la forme du verre, et les joues de la petite
fille.
page 21
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Il y avait une longue rue très
dans les arbres.
Petite fille tu revenais longtemps l'école
Mal rangée cahiers livres cornés dans ton
sac
Comme tu vas être contente d'arriver !
D'arriver où ? Maison que tu aimes, peu de jardin
pelouse...
Un silence qui s'est fait
Distend l'expression de ta fatigue dans le temps.
page 41
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Bio-bibliographie
de James Sacré |
Tout simplement, je vous donne rendez-vous à la page qui
lui est consacré sur Terre à ciel : James
Sacré
[1] 4 parutions en 2006 :
Trois anciens poèmes mis ensemble pour lui dire je t'aime
(Cadex, 2006)
Broussaille de prose et de vers où se trouve pris le mot
paysage (Obsidiane, 2006)
Aneries pour mal braire (Tarabuste, 2006)
Un paradis de poussières (André Dimanche, à
paraître)
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