TERRE à CIEL Poésie d'aujourd'hui

Terre à ciel des poètes - Jean Gabriel Cosculluela

 

Sur JG Cosculluela
Présentation
Extrait de l'affouillé
Extrait de Le lointain est bleu
Extrait de L'envers de l'eau
Extrait de D'un retrait, deux
Sur internet
Bibliographie

Les fiches des poètes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne reste jamais longtemps devant soi, pour autant qu'on y parvienne

Antoine Emaz - Lichen, lichen

Présentation


Né en 1951 à Rieux-Minervois (Aude). Origines aragonaises (Pyrénées espagnoles). Vit en Haute-Ardèche, après avoir vécu plus de quinze ans à Montpellier et dans les Cévennes. Conservateur des bibliothèques. Écrivain, traducteur de l’espagnol, éditeur (directeur de la collection Lettre Suit, maintenant aux éditions Jacques Brémond, après une co-édition Atelier des Grames-Brémond) ). Co-dirige la collextion « Espaces de peu » aux éditions Atelier des Grames. Prépare l’édition d’inédits de Joë Bousquet aux éditions Atelier du Gué, Le Temps qu ‘il fait et aux éd. Voix d’Encre. Travaille actuellement un essai sur les livres singuliers, dits aussi « livres d’artiste » créés par les écrivains, les artistes et les éditeurs.

Commissaire d'expositions.

Livres courants ou livres d’artistes avec : Jean-Gilles Badaire, Jacquie Barral, Guy Calamusa, Michèle Clancy, Jacques Clerc, Anne Deguelle, Claire Dumonteil, Jean-Louis Fauthoux, Joël Frémiot, Luce Guilbaud, Anne-Laure Héritier Blanc, Christian Jaccard, Joëlle Jourdan, Martine Lafon, Joël Leick, Catherine Liégeois, Djamel Meskache, Jean-Luc Meyssonnier, Serge Plagnol, Albert Ràfols-Casamada, Fabrice Rebeyrolle, Jacqueline Salmon, Gérard Serée, Anne Slacik.,Christian Sorg, Émile-Bernard Souchière, Thémis S/V, Gérard Truilhé, Anik Vinay, Youl.

A propos des livres de Jean-Gabriel Cosculluela

Jean Gabriel Cosculluela
Marché de la Poésie, Paris, 24 juin 2005
©Tous droits réservés, copyright Ambre Nolen, 2005

Jean Gabriel Cosculluela - extrait de L'Affouillé


A Joaquin Cosculluela

L'œil: le long délai du silence
qui pousse aux mots

dans le rythme lent de la dépossession

l'œil: ne reste que le cri
que l'eau opiniâtre d'avant la soif

l'œil: reste une trace, une ligne
d'erre où prendre l'air du temps


…:/…


Habiter
la lente étreinte des lézardes:

regarder


…/…

Se vêtir de froid sur le banc rauque:
attente


…/…


L'air déshabité
que ce mot restant à la mort


…/…


La tour d'aucun son
avec les deuils va l'amble

tombe aux lèvres de boue


(
©Ed. Jacques Brémond, 1980)



Jean Gabriel Cosculluela - extraits de Terre d'ombre


Lettre à mon père


Tard,
l’ombre
touche
la montagne

la neige
reste
dans le ciel
bas
de ton corps


J’ai écrit
ces passages
après la neige
dans ton corps


…/…


La prière
pèse encore
trop
sur notre silence

l’absence de mots
avive
la neige


…/…
De mémoire
la langue âpre
de la bouche muette

sur le mur
le dessin griffé
du bois flotté

l’eau
et le don
de ta mort

un lecteur
reste de neige
ou de nuit



Le ravin
au-devant

la soif
enterrée

l’ombre
gardée
de ton corps


La traversée
du ravin
renverse
l’heure sans nom
de la mort


L’ubac:
le surcroît
de neige
et d’arbre
la terre nue
encore
à l’insu
du deuil

(©Ed. Voix d'encre, 2001)


Jean Gabriel Cosculluela - extrait de L'envers de l'eau


A Jacqueline Salmon


La nudité est là, et nous l’habitons quelques instants avec l’air sec ; la nudité, sans aucune ombre, d’une demeure. Le silence est là, noué dans ce qui fut gorge d’eau et de mots.


La nudité retient le manque des photographies et des mots, elle en retient les mains vers.


Ce paysage est peu et il se refuse à l’abandon. Restent des mains, entre terre et ciel, les yeux fermés face aux mains vers.


Une marelle instable de photographies et de mots : enfer, terre, ciel. Et terre et ciel, boîtant. Nous n’arrivons même pas à terre. Comment avoir mémoire du plus nu, de l’inconnu ?


La lumière et l’ombre, et la poussière invisible, viennent dans les yeux avec la terre.


Les photographies ressortissent aux terre nues et au silence. Sans repentir.


Finalement, c’est le nu, c’est le silence de ces photographies. Et combien d’images encore ? Et combien de mots encore ?


D’un paysage affouillé, laissé au plus bas étiage, la lumière et l’ombre viennent se briser sur des terres d’images nues et silencieuses.


…/…


L’étiage. Calme plat. Comment sortir de ce silence sans sortir des mots, des derniers mots ? Comment sortir du visible sans sortir aussi de l’invisible ? La limite, ici, nue.

Finalement, c’est le nu, c’est le silence de ces photographies. C’est de corps, de chambres, de murs et de maisons, nus et absents, que nous écrivons, c’est à main nue que nous écrivons devant ces photographies.

Marchant et contemplant ces terres nues, nous ne tournons jamais le dos à la nudité.


Dans les photographies et les mots, nous restent, avec la nudité, des gouttes de lumière, une eau de lumière.

(©Ed. Fata Morgana, 2005)

Jean Gabriel Cosculluela - extrait de D'un retrait, deux

A Bernard Noël


Le noir retient, n’appartient pas. Il suit son cours. Tu lis pour ne pas. Tu écris pour ne pas.
Tu n’abandonnes ni le noir ni le sale ni l’inachevé. Près de s’éteindre, la lumière, comme chaque mot, s’impatiente. Ne pas voir, un rien en retrait, ce n’est plus possible, même aveuglé. Commence ici l’insupportable. Tu n’oublies pas de le dire : l’image te regarde, ce que tu ne vois plus au bord. Tu retournes ton regard, la peau des yeux à vif et pauvre. Tu vois, sans recours , dans l’âpre aveuglement. Qu’est-ce qu’il reste pour ne pas ?


Nous écoutons grésiller les images
sur la peau qui bout

Bernard Noël


Une prière nue, d’emblée, insupportable. Le regard naît où il n’est plus, un rien en retrait, que la lumière et chaque mot au bord regardent. Troué, tout au bord, rien n’est jamais tout à fait commencé. Seul non seul, tu ne lis pas seul, tu n’écris pas seul. Tu reprends de la lumière, de chaque mot, l’initiale trouée. Le silence à vif, la lumière vive de ce silence.

Ce texte a fait l'objet d'un tirage limité à 25 exemplaires, dans une mise en livre d'Anik VINAY, aux Ed. Atelier des Grames, 2005.

Jean Gabriel Cosculluela sur internet
Bibliographie
  • L’Affouillé ( éd. Jacques Brémond, 1980) avec des encres de Luce Guilbaud
  • La Main de Julien, récit (éd. Atelier des Grames, 1986)
  • L’Eau ( éd. Atelier des Grames, 1989) avec des papiers d’anik Vinay et Emile-Bernard Souchière
  • Le Lointain est bleu (éd. Comp’act, 1994 ) avec des dessins de Claire Dumonteil
  • Vers le regard (éd. L’Art et la Manière, 1994) avec des dessins de Martine Lafon
  • Terre et bleu (éd. Tarabuste, 1995) avec des dessins de Djamel Meskache
  • Terreta (éd. Atelier des Grames, 1999) avec une mise en objet d’Emile-Bernard Souchière
  • Sur le sol sec de la figure (éd. Post-Rodo, 1999) avec des gravures de Marine Lafon
  • là-bas là-bas ( éd. à Demeure, 2000) avec des monotypes d’Anne Slacik
  • Dehors n’est pas déshabité (éd. L’Amourier, 2000) avec des gravures de Serge Plagnol
  • L’Odeur de brûler l’oubli (éd. Zéro l’infini, 2000) avec des peintures et photographies de Joël Leick
  • Terre d’ombre (éd. Voix d’encre, 2001) avec des monotypes d’Anne Slacik
  • Le Moins que l’on puisse dire (éd. La Porte, 2002) avec un dessin de l’auteur
  • Âpre aveuglement (éd. La Porte, 2002) avec un dessin de Claire Dumonteil
  • La Terre cette couleur (éd. du Hanneton, 2002) avec une gravure d’Anne Slacik
  • D’un retrait (éd. Atelier des Grames, 2003) avec une gravure d’Anik Vinay
  • Buée (éd .Jacques Brémond, 2003) avec des encres de Joël Frémiot
  • Non sans (éd  . Filigranes, 2003) avec une photographie de Jacqueline Salmon
  • L’Envers de l’eau (éd. Fata Morgana, 2005) avec des photographies de Jacqueline Salmon
  • Stèle du seul encore (éd. La Sétérée, 2005) avec des gravures de Jacques Clerc
  • Une prière nue , d’emblée (Éd. Atelier des Grames, 2005) avec une mise en livre et des gravures d’Anik Vinay
  • Rien de trop (Atelier Youl, 2006) aves des peintures de Youl
  • Plus bas que terre (Atelier Youl, 2006) aves des peintures de Youl

  • Le Livre le livre (éd. Jean-Pierre Huguet, 2008) avec des lithos-offset de Michel Duport, sur l'espace du livre
  • Vallée (éd. Atelier des Grames, 2008) avec une une gravure et mise en livre d’Anik Vinay
  • Je serai ton silence (éd. Propos 2, 2008) avec des dessins de Jean-Gilles Badaire
  • Basso ostinato (éd. Mains-Soleil, 2008-2009) avec des peintures de Fabrice Rebeyrolle
  • Faire la lumière (éd. Atelier des Grames, 2009) avec des dessins de Thémis S / V
  • Tourner la page (éd. Atelier des Grames, 2009) avec une gravure de l’auteur
  • La Lumière d’un peu (éd. Livre pauvre / Daniel Leuwers, 2009) avec une peinture de Jean-Gilles Badaire
  • Un mot, mendiant (éd. Atelier des Grames, 2009) dans une mise à livre d’Anik Vinay
  • Un mot, mendiant (éd. Jacques Brémond, 2009) dans une mise en espace de Jacques Brémond
  • Rouge passé lequel (éd. Méridianes / Pierre Manuel, 2009 ou 2010) avec des peintures de Martine Lafon
  • Carnet d’A. in A port de temps (éd. Atelier des Grames, 2009) en collaboration avec d'autres auteurs et dans une mise à livre d’Anik Vinay
  • Musica callada (éd. Livre pauvre / Daniel Leuwers, 2010) avec une peinture de Jean-Gilles Badaire
  • D’un retrait , deux (éd.Atelier des Grames, 2010) avec une une gravure et mise en livre d’Anik Vinay, bilingue, avec une traduction espagnole de José Luis Reina Palazon
  • Nuidité du feu (éd. Jean-Pierre Huguet, 2010) avec des combustions de Christian Jaccard
  • Partir, d'où, torrent (éd. Le Cadran ligné, 2010)
  • Sable, sable / Arena, arena (Atelier Catherine Liégeois, 2011) avec des travaux de Catherine Liégeois, bilingue

  • Le Pays d'en haut, avec des photographies de Jean-Luc Meyssonnier (éd. du Chassel, 2011) en collaboration livre bilingue français-anglais (traductions de Delia Morris)
  • Une Conversation (éd. Trames, 2011), avec des gravures de Gérard Truilhé

  • Encore (éd. Mains-Soleil / Abbatiale d'Essômes-sur-Marne, 2012), avec des peintures de Fabrice Rebeyrolle

  • Voyageur de l'invisible (éd. Les Arêtes, 2012), avec des peintures de Guy Calamusa

  • A l'écart d'oubli (éd. La Petite Fabrique, 2012), avec des travaux de Anne-Laure Héritier-Blanc

  • Ecrire la lumière (éd. La Voix du poème, 2013) avec une photographie de Joëlle Jourdan

  • Répétition de la neige (éd. Atelier Jacquie Barral, 2013) avec des peintures de Jacquie Barral

  • Ouvrant la fin (éd. Gestes & Traces, 2013) avec des gravures de Gérard Serée

  • La Continuité des choses (éd. Approches, 2013)


Traductions 

  • José Luis Jover , La Noche escrita / La Nuit écrite (Éd. Atelier des Grames, 2003)
  • Alfonso Alegre Heitzmann, Le Chemin de l’aube (Éd ; Voix d’Encre, 2006) avec des dessins d’Albert Ràfols-Casamada
  • Miguel Casado, Théorie de la couleur (Éd. Propos 2, 2006) avec une peinture de Claire Dumonteil

  • Albert Ràfols-Casamada, La Voix de la peinture (Éd. La Sétérée, 2008) collaboration de Joséphine Philippot, avec un dessin d’Albert Ràfols Casamada
  • Alfonso Alegre Heitzmann Ombre et matière (Ed. Atelier des Grames, 2010) collaboration Joséphine Philippot, avec une mise à livre et une gravure d’Anik Vinay


     

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