On ne reste jamais longtemps
devant soi, pour autant qu'on y parvienne
Antoine Emaz - Lichen, lichen
Présentation
Né
en 1951 à Rieux-Minervois (Aude). Origines aragonaises (Pyrénées
espagnoles). Vit en Haute-Ardèche, après avoir vécu
plus de quinze ans à Montpellier et dans les Cévennes.
Conservateur des bibliothèques. Écrivain, traducteur
de l’espagnol, éditeur (directeur de la collection
Lettre Suit, maintenant aux éditions Jacques Brémond,
après une co-édition Atelier des Grames-Brémond)
). Co-dirige la collextion « Espaces de peu » aux éditions
Atelier des Grames. Prépare l’édition d’inédits
de Joë Bousquet aux éditions Atelier du Gué,
Le Temps qu ‘il fait et aux éd. Voix d’Encre.
Travaille actuellement un essai sur les livres singuliers, dits
aussi « livres d’artiste » créés
par les écrivains, les artistes et les éditeurs.
Commissaire d'expositions.
Livres courants ou livres d’artistes avec
: Jean-Gilles Badaire, Jacquie Barral, Guy Calamusa, Michèle
Clancy, Jacques Clerc, Anne Deguelle, Claire Dumonteil, Jean-Louis
Fauthoux, Joël Frémiot, Luce Guilbaud, Anne-Laure Héritier
Blanc, Christian Jaccard, Joëlle Jourdan, Martine Lafon, Joël
Leick, Catherine Liégeois, Djamel Meskache, Jean-Luc Meyssonnier,
Serge Plagnol, Albert Ràfols-Casamada, Fabrice Rebeyrolle,
Jacqueline Salmon, Gérard Serée, Anne Slacik.,Christian
Sorg, Émile-Bernard Souchière, Thémis S/V,
Gérard Truilhé, Anik Vinay, Youl.
Jean Gabriel Cosculluela
- extrait de L'envers de l'eau
A Jacqueline Salmon
La nudité est là, et nous l’habitons quelques
instants avec l’air sec ; la nudité, sans aucune ombre,
d’une demeure. Le silence est là, noué dans
ce qui fut gorge d’eau et de mots.
La nudité retient le manque des photographies et des mots,
elle en retient les mains vers.
Ce paysage est peu et il se refuse à l’abandon. Restent
des mains, entre terre et ciel, les yeux fermés face aux
mains vers.
Une marelle instable de photographies et de mots : enfer, terre,
ciel. Et terre et ciel, boîtant. Nous n’arrivons même
pas à terre. Comment avoir mémoire du plus nu, de
l’inconnu ?
La lumière et l’ombre, et la poussière invisible,
viennent dans les yeux avec la terre.
Les photographies ressortissent aux terre nues et au silence. Sans
repentir.
Finalement, c’est le nu, c’est le silence de ces photographies.
Et combien d’images encore ? Et combien de mots encore ?
D’un paysage affouillé, laissé au plus bas étiage,
la lumière et l’ombre viennent se briser sur des terres
d’images nues et silencieuses.
…/…
L’étiage. Calme plat. Comment sortir de ce silence
sans sortir des mots, des derniers mots ? Comment sortir du visible
sans sortir aussi de l’invisible ? La limite, ici, nue.
Finalement, c’est le nu, c’est le silence
de ces photographies. C’est de corps, de chambres, de murs
et de maisons, nus et absents, que nous écrivons, c’est
à main nue que nous écrivons devant ces photographies.
Marchant et contemplant ces terres nues, nous ne
tournons jamais le dos à la nudité.
Dans les photographies et les mots, nous restent, avec la nudité,
des gouttes de lumière, une eau de lumière.
Jean Gabriel Cosculluela
- extrait de D'un retrait, deux
A Bernard Noël
Le noir retient, n’appartient pas. Il suit son cours. Tu lis
pour ne pas. Tu écris pour ne pas.
Tu n’abandonnes ni le noir ni le sale ni l’inachevé.
Près de s’éteindre, la lumière, comme
chaque mot, s’impatiente. Ne pas voir, un rien en retrait,
ce n’est plus possible, même aveuglé. Commence
ici l’insupportable. Tu n’oublies pas de le dire : l’image
te regarde, ce que tu ne vois plus au bord. Tu retournes ton regard,
la peau des yeux à vif et pauvre. Tu vois, sans recours ,
dans l’âpre aveuglement. Qu’est-ce qu’il
reste pour ne pas ?
Nous écoutons grésiller les images
sur la peau qui bout Bernard Noël
Une prière nue, d’emblée, insupportable. Le
regard naît où il n’est plus, un rien en retrait,
que la lumière et chaque mot au bord regardent. Troué,
tout au bord, rien n’est jamais tout à fait commencé.
Seul non seul, tu ne lis pas seul, tu n’écris pas seul.
Tu reprends de la lumière, de chaque mot, l’initiale
trouée. Le silence à vif, la lumière vive de
ce silence.
Ce texte a fait l'objet d'un tirage limité
à 25 exemplaires, dans une mise en livre d'Anik VINAY, aux
Ed. Atelier des Grames, 2005.
Jean Gabriel Cosculluela
sur internet
www.cipm.com
(le site du Centre International de Poésie à Marseille)
L’Affouillé ( éd. Jacques
Brémond, 1980) avec des encres de Luce Guilbaud
La Main de Julien, récit (éd. Atelier
des Grames, 1986)
L’Eau ( éd. Atelier des Grames,
1989) avec des papiers d’anik Vinay et Emile-Bernard Souchière
Le Lointain est bleu (éd. Comp’act,
1994 ) avec des dessins de Claire Dumonteil
Vers le regard (éd. L’Art et la
Manière, 1994) avec des dessins de Martine Lafon
Terre et bleu (éd. Tarabuste, 1995) avec
des dessins de Djamel Meskache
Terreta (éd. Atelier des Grames, 1999)
avec une mise en objet d’Emile-Bernard Souchière
Sur le sol sec de la figure (éd. Post-Rodo,
1999) avec des gravures de Marine Lafon
là-bas là-bas ( éd. à
Demeure, 2000) avec des monotypes d’Anne Slacik
Dehors n’est pas déshabité
(éd. L’Amourier, 2000) avec des gravures de Serge
Plagnol
L’Odeur de brûler l’oubli (éd.
Zéro l’infini, 2000) avec des peintures et photographies
de Joël Leick
Terre d’ombre (éd. Voix d’encre,
2001) avec des monotypes d’Anne Slacik
Le Moins que l’on puisse dire (éd.
La Porte, 2002) avec un dessin de l’auteur
Âpre aveuglement (éd. La Porte,
2002) avec un dessin de Claire Dumonteil
La Terre cette couleur (éd. du Hanneton,
2002) avec une gravure d’Anne Slacik
D’un retrait (éd. Atelier des Grames,
2003) avec une gravure d’Anik Vinay
Buée (éd .Jacques Brémond,
2003) avec des encres de Joël Frémiot
Non sans (éd . Filigranes, 2003)
avec une photographie de Jacqueline Salmon
L’Envers de l’eau (éd. Fata
Morgana, 2005) avec des photographies de Jacqueline Salmon
Stèle du seul encore (éd. La Sétérée,
2005) avec des gravures de Jacques Clerc
Une prière nue , d’emblée
(Éd. Atelier des Grames, 2005) avec une mise en livre et
des gravures d’Anik Vinay
Rien de trop (Atelier Youl, 2006) aves des peintures de Youl
Plus bas que terre (Atelier Youl, 2006) aves des peintures de Youl
Le Livre le livre (éd. Jean-Pierre Huguet, 2008) avec des
lithos-offset de Michel Duport, sur l'espace du livre
Vallée (éd. Atelier des Grames, 2008) avec une une
gravure et mise en livre d’Anik Vinay
Je serai ton silence (éd. Propos 2, 2008) avec des dessins
de Jean-Gilles Badaire
Basso ostinato (éd. Mains-Soleil, 2008-2009) avec des peintures
de Fabrice Rebeyrolle
Faire la lumière (éd. Atelier des Grames, 2009) avec
des dessins de Thémis S / V
Tourner la page (éd. Atelier des Grames, 2009) avec une gravure
de l’auteur
La Lumière d’un peu (éd. Livre pauvre / Daniel
Leuwers, 2009) avec une peinture de Jean-Gilles Badaire
Un mot, mendiant (éd. Atelier des Grames, 2009) dans une
mise à livre d’Anik Vinay
Un mot, mendiant (éd. Jacques Brémond, 2009) dans
une mise en espace de Jacques Brémond
Rouge passé lequel (éd. Méridianes / Pierre
Manuel, 2009 ou 2010) avec des peintures de Martine Lafon
Carnet d’A. in A port de temps (éd. Atelier des Grames,
2009) en collaboration avec d'autres auteurs et dans une mise à
livre d’Anik Vinay
Musica callada (éd. Livre pauvre / Daniel Leuwers, 2010)
avec une peinture de Jean-Gilles Badaire
D’un retrait , deux (éd.Atelier des Grames, 2010) avec
une une gravure et mise en livre d’Anik Vinay, bilingue, avec
une traduction espagnole de José Luis Reina Palazon
Nuidité du feu (éd. Jean-Pierre Huguet, 2010) avec
des combustions de Christian Jaccard
Partir, d'où, torrent (éd. Le Cadran ligné,
2010)
Sable, sable / Arena, arena (Atelier Catherine Liégeois,
2011) avec des travaux de Catherine Liégeois, bilingue
Le Pays d'en haut, avec des photographies de Jean-Luc Meyssonnier
(éd. du Chassel, 2011) en collaboration livre bilingue français-anglais
(traductions de Delia Morris)
Une Conversation (éd. Trames, 2011), avec des gravures de
Gérard Truilhé
Encore (éd. Mains-Soleil / Abbatiale d'Essômes-sur-Marne,
2012), avec des peintures de Fabrice Rebeyrolle
Voyageur de l'invisible (éd. Les Arêtes, 2012), avec
des peintures de Guy Calamusa
A l'écart d'oubli (éd. La Petite Fabrique, 2012),
avec des travaux de Anne-Laure Héritier-Blanc
Ecrire la lumière (éd. La Voix du poème, 2013)
avec une photographie de Joëlle Jourdan
Répétition de la neige (éd. Atelier Jacquie
Barral, 2013) avec des peintures de Jacquie Barral
Ouvrant la fin (éd. Gestes & Traces, 2013) avec des gravures
de Gérard Serée
La Continuité des choses (éd. Approches, 2013)
Traductions
José Luis Jover , La Noche escrita /
La Nuit écrite (Éd. Atelier des Grames, 2003)
Alfonso Alegre Heitzmann, Le Chemin de l’aube (Éd ;
Voix d’Encre, 2006) avec des dessins d’Albert Ràfols-Casamada
Miguel Casado, Théorie de la couleur (Éd. Propos 2,
2006) avec une peinture de Claire Dumonteil
Albert Ràfols-Casamada, La Voix de la peinture
(Éd. La Sétérée, 2008) collaboration
de Joséphine Philippot, avec un dessin d’Albert Ràfols
Casamada
Alfonso Alegre Heitzmann Ombre et matière (Ed. Atelier des
Grames, 2010) collaboration Joséphine Philippot, avec une
mise à livre et une gravure d’Anik Vinay