FENETRE ANDALOUSE
Le soleil se lèvera tard
le mauve traîne à l'horizon
Un esquif
fend la soie d'or pâle de la mer
Embarcation sombre
qui glisse lentement presque immobile
Mais où vont ces oiseaux ?
Il reste de la nuit jaspée de roses
quelques lueurs à peine
Ces oiseaux flèches vers Malaga
Où vont-ils ?
...
Voilà qu'enfin le dernier cercle a soulevé
le fond de mer :
Tourterelle allongée
L'ivoire enfin paraît
répand l'espace bleu comme des bras ouverts
Hostie de lumière offerte à ce jeudi
Fuite toujours de ces formes foncées
figures du fusain fugace des oiseaux
Où vont-ils, dis-le-moi...
La sente de reflets sur le miroir de l'eau
s'enflamme
a rejoint ma fenêtre
Nulle trace de vert
Certitude pourtant d'un jour tiède à nos corps
Malgré l'hiver encore.
Benalmadena décembre 2000
Extrait de Doubles vitrages - Prix Bugey-Savoie-Alpes-Dauphiné
2001
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