Mais il y a l'écumeur
des grands chemins, et le coureur des mers.
René Guy Cadou - les liens
du sang |
Présentation |

Nathalie Cousin est née le
14 mars 1960. Elle habite dans le Val-d'Oise et travaille à
Paris. En 1998, elle découvre la poésie grâce
à L'Ouvre Boîte, Association Littéraire et Poétique
de la Plaine de France, dont le siège est à Montmorency.
Elle suit parallèlement différents ateliers d'écriture.
Pseudonyme : Erica
|
Nathalie Cousin
- Le renne blanc |
Le silence est frère du rêve
comme la neige
comme la craie
Au stylo blanc
j'écris sur des feuilles blanches
les lettres que je trace s'entourent de silence
Je tire maintenant des traits
des traits pour me rappeler ton visage
mais il faudrait mieux je le sais
que je tire le trait de l'oubli
et que tu restes ainsi figure de rêve
prix d'excellence au tableau blanc
parfum de rêve dans l'éloquence du Silence !
|
Nathalie
Cousin - Thrène du silence et de la nuit |
Rythme le temps au fil des étoiles
puisqu’à l’impossible la nuit est tenue
Ecoute le silence fragile de la nuit
comme il se charge de folie
à l’approche des avions
vrombissant comme des rhombes
Le concert des orages nocturnes
le cri paroxysmique de l’arbre balafré
quelle musique pourrait résoudre
toutes ces dissonances ?
(écrit à l’atelier d’écriture poétique
de Marie-Claire Bancquart
1999-2000)
|
Nathalie Cousin
- Libera me |
Suite lyrique sur " L'Arbre des Songes "
de Henri Dutilleux
I
[Librement : Châtaigneraie]
Si tu voulais t'adresser à un arbre
en quelle langue lui parlerais-tu ?
Et de quoi lui parlerais-tu ?
Si tu allais à la Châtaigneraie
en ramenais une feuille
oubliée de l'automne
et perdue sous la neige
saurais-tu la reconnaître ?
de quel arbre proviendrait-elle ?
Et sur cette feuille
si tu écrivais ton poème
à qui le destinerais-tu ?
[Interlude : Danse]
Au passage du vent
les branches de l'arbre esquissent
un geste lent, presque une danse
un chant palpable
que tu entends vibrer en toi
comme un violon
II
[Vif : Transe]
Parfois le vent
prend possession de l'arbre
le fait entrer en transe
et le violente
tant que l'arbre
s'effondre
[Interlude 2 : Dendrologie]
Tu t'aperçois que tu n'as encore rien dit
de ses montées de sève, de ses bourgeonnements
du mûrissement de ses fruits
l'arbre les inclut tellement
il te faudrait un livre entier
tu renvoies aux traités de dendrologie
tu n'as rien dit non plus
de ses métamorphoses
de ses métempsycoses
de ses variations sur le thème
du temps et de l'espace
impressionné
tu laisses cela à la philosophie.
III
[Lent : Phénix]
Tu pourrais t'envoler
vers des arbres d'autres espèces
des arbres généalogiques
qui t'enracinent à un monde lointain
des arbres phénix qui renaissent
des arbres oniriques qui se dressent
des arbres féeriques qui fleurent la tendresse
enfantent le printemps.
[Interlude 3 : Chesneaux]
Tu préfères t'en tenir
à quelques noms d'arbres
qui décalquent leurs silhouettes
sur les plaques des rues ramifiées
où tu inscris tes pas, tes pensées
Ruelle du Pin, Sente des Cornouillers
Allée des Platanes, Place des Cerisiers…
Secrètement, tu élis résidence
et mesures ta vie
à l'aune des Chesneaux.
IV
[Largo et Animé : Libera me]
Si tu aimes un arbre
tu ne te préoccupes pas de savoir
s'il t'aime aussi
mais il te donne en échange
son calme et sa force
sa respiration
son allant
L'arbre ne te permet pas de tricher
il t'élague, t'écorce
et tu peux écrire à présent
sur la feuille de châtaignier
oubliée de l'automne
et perdue sous la neige
ton poème, ton cri :
Libera me !
Février 2003
|
Nathalie
Cousin - Aucune voie |
Du ver à l’étoile
Aucune voie n’est tracée d’avance
Comment le ciel
Pourrait-il souscrire à l’utopie ?
Transgresser l’ordre du monde
Outrepasser les différences
Qui oserait y prétendre
Etre si téméraire ?
*
Épouser l’étoile
Au miroir des mots
Qu’importe si
Devant l’ampleur
La distance croît
Exponentielle.
|
Nathalie Cousin
sur internet |
|
Bibliographie
|
- des poèmes publiés dans les revues
L'ouvre boîte, le trait d'union littéraire, Mot à
maux
- Poèmes chimèrique, s.n., 1999
|