Mais il y a l'écumeur des grands chemins, et le coureur des mers.

René Guy Cadou - les liens du sang

Faire mon portrait mon état d’être
du jour aux longs des histoires de poids
et des rencontres
mon père qui rit dans ses bras d'honneur
les petits films
« des souris et des hommes » de Steinbeck
en copie dans un cahier jamais relu
la poésie vient après
dans les ruptures les chocs
besoin de parler autre
qu’à travers le corps
alors j’écris
mot après mot
aujourd’hui j’ai l’envie de partage
l’envie d’explorer
passer du silence à la parole.

Arbre
encore endormi

je viens te réveiller
de ma lumière

Tu es là
imperturbable

Je suis là
hurlant dans l’aube.

Ecartelé

dans l’espace
d’un réveil
moribond

en un cercle
indéfini
et nu

Cicatrices
au dehors

tu offres
ta soie
de la plume
au vent.

Du jour aux longs
Attraper un coq caresser l’ange
Laisser les mots

Je pense à mon pendu
Je sèche

Au fond de moi je m’oublie

Devant la page
Je germe encore et encore
Je retiens la marge
et les mots perdus.

Du jour aux longs
Ecrire soi

Et moi ?

Silence retenu j’écris mon handicap

Je doute
La langue est riche

J’ai peu de français dans les mots

Contraint de sortir
Lire

Des mots éparpillés
Des espaces en coups de vent

Et puis la phrase
Vague noir et blanc.

Du jour aux longs
Le bourreau n’a pas voulu

Le non m’échappe
Et l’exercice ne passe pas

Je rectifie

Je ne vois pas les lumières du dehors
Il n’y a pas d’insectes qui tapent sur le verre

Ne reste plus qu’une racine
Les vertiges

C’est peut-être ça
Mes silences les plus douloureux

Je souffre
écris sur mon ombre

Trace dans les yeux retournés.

 

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