Ecrin du vent
la main touche la matière première le corps
à mes pieds poussent des ailes
pour décrocher la lune noire
Depuis toujours
l’œil jaunit à la jointure de mes paupières
l’œil se perds dans les miroirs
et les éclats fuligineux du réel
Je n’en finis pas de me délecter de
l’oxygène nocturne
dans la chambre noire
où éclosent mes images - ombres vitrifiées
C’est heureux
si j’ai un sourire à la boutonnière
Ainsi je délivre les oiseaux mélancoliques
corbeaux fraîchement repeints
pour attirer les licornes
Comme un chiffon rouge
le soleil trempe à l’horizon liquide
Sous l’aride enclume des désastres
je ploie
mais le cerveau cage à fou rires
aimante encore la joie
les insolences printanières
Dans mon puits
il y a l’ombre tranchante
et la marée montante des cargos en partance
pour les aubes volcaniques
Debout mes os
tour de verre dressée pour accueillir la mandragore
et le souffle des arbres
tout l’hydromel d’un bestiaire
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